Les journées à la librairie ne se ressemblent jamais. Bien sûr on exécute les mêmes tâches : déballer les cartons, ranger les livres, conseiller les clients, accueillir les représentants, mais j’estime, et ce, toujours au bout de vingt ans, que chaque journée est différente. Déballer des nouveautés ressemble parfois à ouvrir des cadeaux de Noël. Conseiller les clients est d’une richesse inouïe, il se tisse des liens, on essaie toujours de faire au mieux. Accueillir les représentants est une chance, là aussi il se tisse des liens solides, des amitiés. Je me lève pour tout ça.
Quel livre vous a le plus marqué ?
Madeline Roth J’ai commencé à travailler en librairie en 2001, et j’ai essayé de tout lire, non pas juste les nouveautés, mais des titres plus anciens que je pourrai conseiller. Ma collègue m’a proposé de lire La Rivière à l’envers, un roman de Jean-Claude Mourlevat, qui était paru l’année passée chez Pocket. J’ai adoré. Je pense qu’à ce jour c’est le livre que j’ai le plus conseillé. Je l’ai relu des années plus tard, à mon fils qui avait huit ans, il me semble. J’étais toujours émerveillée. C’est un roman initiatique, un conte, philosophique, drôle, très bien écrit. À un moment donné, il était toujours sur nos tables avec un petit bandeau : « Le meilleur livre du monde ! »
Qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin ?
M. R. Les journées à la librairie ne se ressemblent jamais. Bien sûr on exécute les mêmes tâches : déballer les cartons, ranger les livres, conseiller les clients, accueillir les représentants, mais j’estime, et ce, toujours au bout de vingt ans, que chaque journée est différente. Déballer des nouveautés ressemble parfois à ouvrir des cadeaux de Noël. Conseiller les clients est d’une richesse inouïe, il se tisse des liens, on essaie toujours de faire au mieux. Accueillir les représentants est une chance, là aussi il se tisse des liens solides, des amitiés. Je me lève pour tout ça.
Quel est votre meilleur souvenir de libraire ?
M. R. En vingt ans de librairie, j’en ai beaucoup, alors je vais tricher et en donner deux. Le premier est très récent, il date de décembre dernier, je conseillais un papa pour sa fille de quinze ans lorsque, en partant, il m’a dit : « Vous savez, c’est grâce à vous qu’elle lit. » Le reste de la journée a été magnifique. C’est l’un des plus beaux compliments qu’on m’a fait dans ma vie. Le second est plus ancien, on avait accueilli un auteur que j’aime beaucoup, Sébastien Joanniez, pour son dernier roman, Treizième avenir. Il avait lu des passages dans la librairie, et moi j’étais assise sur les marches, et je l’écoutais, et je pensais : « C’est une chance immense, et je suis à ma place. »