Pavel est un petit garçon âgé de 8 ou 9 ans. Il porte un sweat à capuche et un triste mystère à l’intérieur de son sac à dos. Quand l’histoire démarre, on est au lever du jour dans une gare parisienne. Comme dans de nombreuses gares, il y a un piano pour ceux qui souhaitent en jouer. Pavel s’y assoit, sort une partition de son sac et joue. Une fois, deux fois, dix fois le même morceau, sans une seule fausse note. C’est le « Prélude en do majeur » de Bach. Toute la magie de ce livre réside dans sa forme narrative. L’histoire est racontée tour à tour par le piano, l’horloge de la gare, la partition, les statues des lions jumeaux. Mymi Doinet, dont on connaît la tendresse pour ses personnages, a trouvé l’exacte distance pour raconter, en très peu de pages, un bout du parcours de ce petit garçon orphelin. Chaque chapitre possède son propre narrateur. Et c’est comme si ce roman venait chuchoter à ses jeunes lecteurs de prendre garde aux choses, aux objets, aux lieux et, surtout, aux histoires qu’ils contiennent. Dans les images d’Amandine Laprun, on lit un peu tout ce qui fait la douceur de ce texte : la famille, la musique, et les espérances des nouveaux départs.