John Boyne

Le Garçon au sommet de la montagne


Chronique de Madeline Roth

Librairie L'Eau vive (Avignon)

Le Garçon au sommet de la montagne est un très grand livre. Comme l’était déjà Le Garçon en pyjama rayé, paru il y a dix ans (disponible en Folio Junior). John Boyne revient une fois encore sur ce sujet qui le hante, la guerre et son impact sur les enfants. Le petit Pierrot vit à Paris, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, avec son père allemand et sa mère française. Lorsqu’il se retrouve orphelin, c’est sa tante allemande qui va l’accueillir. Elle est gouvernante dans une drôle de maison en haut de la montagne, le Berghof, la résidence secondaire d’Hitler. Au contact de cet homme, Pierrot – devenu Pieter – se durcit, découvrant non seulement une idéologie, mais une façon de voir le monde qui déterminera la suite de sa vie. On est fasciné par ce texte, comme le garçon l’est par Hitler. John Boyne a voulu comprendre comment un pays tout entier avait pu souscrire à une telle barbarie. Regarder le petit garçon se laisser corrompre crée chez le lecteur un violent, mais essentiel, sentiment de dérangement.