Après son précédent roman Jan, publié en 2016 aux éditions Thierry Magnier, Claudine Desmarteau revient en force avec T’arracher : une histoire puissante et à fleur de peau sur le premier chagrin d’amour d’une lycéenne.
Lou, élève de Terminale S, prépare à reculons le Baccalauréat et son admission post-Bac. Plus qu’une épreuve pour l’adolescente, c’est un véritable calvaire depuis que son copain l’a laissée tomber. Ses résultats sont en chute libre, son avenir semble soudain ne plus avoir d’importance. Les sermons de ses parents et de ses professeurs n’y changent rien, Lou reste dans le vague, éteinte. Elle se replie peu à peu sur elle-même, allant jusqu’à repousser le soutien de sa meilleure amie, Sacha. Elle écume les fêtes, teste sans cesse ses limites. Par tous les moyens, elle tente de se dépêtrer de ce souvenir omniprésent qui l’obsède chaque jour un peu plus. Serait-elle en train de devenir folle ? On ne connaît rien de leur histoire. Leur rencontre, leur relation, tout est passé sous silence, même son prénom à lui. Claudine Desmarteau se concentre sur « l’après » de la rupture. Sur ce qu’il reste de l’être abandonné. Elle raconte l’absence, le vide, la douleur ; dépeint à la perfection la violence de ce premier amour devenu encombrant, dangereux, toxique. L’auteure possède une langue viscérale, rappeuse – sorte de slam qui envoûte autant qu’il prend aux tripes. Ses mots, comme des coups de poing, forment une prose folle, intense et désespérée. Une prose à l’image de Lou, qui s’exprime comme si elle était sur le ring, pleine de rage, d’incompréhension, de désillusions. Rythmée par des morceaux de musique tantôt soul, tantôt rock – Asaf Avidan, Amy Winehouse, The Doors –, T’arracher est une confession on ne peut plus moderne et réaliste, souvent brute de décoffrage, qui offre les clefs nécessaires aux adolescents pour rebondir et aller de l’avant, malgré la tristesse, la solitude. Un roman qui fait l’effet d’une claque, à travers lequel chaque lecteur pourra aisément s’identifier.