L’Europe est devenue la grande affaire de tous. Qu’en dire aux enfants ? Ont-ils conscience que, demain, il leur appartiendra de communiquer avec tous ces enfants qui partagent avec eux ce territoire. Différents, mais pas tant que ça finalement…
Les médias nous abreuvent de « l’Europe ». Pour certains, c’est presque un gros mot. Mais on oublie que l’Union européenne repose sur une réalité intangible ; plus de 507 millions de personnes. Si les traditions et les langues diffèrent, il n’en demeure pas moins que ces « autres » sont des cousins et qu’on a tout à gagner à les connaître. Constat d’autant plus vrai pour les générations futures, nées dans l’Union. Il nous appartient donc de leur montrer en quoi cette diversité peut être source de richesse.
Les Français sont mauvais en langues… Il y a pourtant un moyen de lutter contre cette idée : sensibiliser les petits à d’autres idiomes. Dans la phase d’apprentissage la plus intense – les premières années, les enfants sont curieux de tout et retiennent étonnamment bien ce que les adultes leur transmettent. Par ailleurs, c’est aussi un âge où leur ouïe est si fine qu’elle leur permet de capter les différents accents. Évidemment, ces premiers pas doivent se faire de façon ludique. Les Plus belles Comptines d’Europe (Didier Jeunesse) propose un florilège de chansons qui permettent de découvrir l’Europe avec ses oreilles puis dans sa propre voix. On peut penser que les enfants ne comprennent pas les paroles. Ce n’est pas tout à fait vrai : la gestuelle associée aux comptines et le fait d’allier un livre au CD peut leur permettre de déduire le sens global. Tout cela nécessite un accompagnement des adultes, guidés par des traductions et une mise en contexte de la chanson. Cette première approche des langues voisines peut s’avérer fort utile aux enfants dont les aïeux viennent d’ailleurs mais aussi pour démarrer l’apprentissage des langues sans système de valeur mais vraiment pour aller à la rencontre de l’autre.
Qui est cet autre ? Les Anglais sont comme ci et les Polonais comme ça. Combien de ceux qui assènent ces vérités sont allés sur place pour les confirmer ? Bien peu en fait. Caroline Gillet et Amélie Fontaine, au contraire, à travers une série de reportages radiophoniques, puis filmés, ont ramené des portraits passionnants de la jeunesse européenne. Du Nord au Sud, de l’Ouest à l’Est, elles ont baladé leurs micros et interrogé des jeunes, à l’orée de l’âge adulte, sur leur vie quotidienne, leurs rêves et leurs déceptions. Il ressort de ce travail et du livre qui en découle, I Like Europe (Actes Sud Junior), un incroyable élan de vie bien loin de ce que les politiciens nous racontent. Les illustrations d’Amélie Fontaine, à la manière des revues type XXI, prolongent les interviews en les incarnant. Elles leur donnent juste ce qu’il faut de détails amusants, d’images des personnes interrogées, pour que ce reportage devienne vivant. On se fait alors la réflexion que peu importe l’endroit où ils vivent et leurs difficultés, avoir entre 20 et 30 ans ici où là, c’est se poser les mêmes questions.
https://www.youtube.com/watch?t=17&v=RextnAOatEg