Ce livre qui m'a donné envie de faire ce métier... par Isabelle Pandazopoulos

J’ai découvert la littérature pour les ados un peu par hasard alors que je devais donner des livres à lire à mes élèves – c’était quand j’étais une jeune prof de français et que je n’avais aucune idée que cette littérature-là existait. Moi, j’étais passée de la lecture de romans dans des collections pour enfants roses ou vertes – tous les Comtesse de Ségur, Les Malheurs de Sophie, Les Petites Filles modèles et François le Bossu – à de la littérature de grands. Les nouvelles de Maupassant, les romans de Zola mais aussi de la littérature plus populaire comme les Troyat, les Maurice Denuzière ou les Mazo de la Roche. J’ai lu aussi beaucoup de romans de la collection « Harlequin »… ce qui correspondrait aujourd’hui au fameux Captive qui envoûte les jeunes femmes.

Et puis un jour, une amie prof m’a mis entre les mains La Maison vide de Claude Gutman. Et j’ai retrouvé un plaisir de lecture, un choc, une émotion que j’avais perdus au cours de mes études littéraires qu’on passe à regarder des livres comme des insectes à disséquer. Ce qui est aussi passionnant mais qui n’a rien à voir avec cette fougue qui ressemble à une passion amoureuse, quand on vit à travers les mots et le corps d’un roman. Il était deux heures du matin quand j’ai lu les dernières pages de ce roman qui raconte l’arrestation des parents du héros sous ses yeux, pendant la Seconde Guerre mondiale, à Montreuil tout près de Paris. C’est un grand livre, de ceux qu’on n’oublie jamais.

Après lui, je n’ai plus arrêté de lire de la littérature pour la jeunesse. Et je me suis mise à en écrire à mon tour !