Camille est une adolescente presque comme les autres. Elle a une passion dans laquelle elle trouve refuge : le cinéma. De ses films coups de cœur, elle nous livre les scènes qui l’ont marquée. Elle nous décrit aussi son quotidien auprès de parents qui restent ensemble, mais ne s’aiment plus. Et puis il y a les soirées qu’elle passe avec ses amis du lycée : Paul, la forte tête, Delphine, la discrète, Fred, son meilleur ami et Killian. Fred, lui, fume des joints. Un peu trop. Sous son apparence nonchalante et enjouée, il cache une blessure qu’il n’évoque jamais : la mort de sa mère. Il préfère se tourner vers la drogue. Killian, quant à lui, s’est fait rebaptiser Fukushima, car il « pue » et qu’il faudrait « le passer au jet » pour le décontaminer. Ce dernier est le souffre-douleur du groupe d’amis qui le tolère mais ne l’accepte pas vraiment. Les jours et les soirées se suivent jusqu’à ce week-end dans la maison des grands-parents de Paul. Ce titre, Troubles, prend tout son sens dans le rapport de Camille à la sexualité. À travers ses choix cinématographiques où se mêlent sang, sexe et mort, on découvre une jeune fille perturbée et sujette à nombreuses interrogations. Sans que cela soit explicitement dit, on devine son homosexualité qu’elle n’ose avouer, même à son meilleur ami. Troubles, c’est aussi la vision du monde altérée de ces adolescents ordinaires mais perdus. La drogue et l’alcool, consommés en excès, finissent de jeter la confusion dans leur vie. Le drame ne peut finalement pas être évité. Celui-ci détruira le groupe d’amis, mais permettra sans doute à Camille de s’assumer. Claudine Desmarteau, après Teen song qui évoquait la passion d’une jeune fille pour le groupe Led Zeppelin, combine cette fois adolescence et cinéma. Troubles décrit de façon très juste les soirées, les interrogations amoureuses, familiales et les expériences qui permettent de passer à l’âge adulte. Et qui parfois peuvent déraper… Un roman qui fait réfléchir.