Deuxième texte d’Antoine Dole paru aux éditions Actes Sud Junior, Tout foutre en l’air s’inscrit dans la précieuse collection « D’une seule voix ». Force est de constater, si l’on se rappelle le très émouvant À copier 100 fois (Sarbacane, 2013), à quel point la forme courte convient à l’auteur. Il met en scène une adolescente se trouvant au paroxysme d’une relation amoureuse exclusive. La jeune fille en colère a trouvé son alter ego, le seul qui la comprenne et qui partage son rejet absolu du monde. Ce court roman se présente comme une course vers la fin de l’adolescence, où il faudra opérer un choix entre deux itinéraires tout aussi effrayants l’un que l’autre. Scandé par le leitmotiv « ce soir on va le faire », sonnant à la fois comme une imprécation et une menace, le style épouse le rythme de cette fuite en empoignant le lecteur jusqu’à l’étouffement. Mais c’est dans son ellipse finale, sorte d’appel d’air salvateur, qu’Antoine Dole produit son plus bel effet romanesque, celui d’une réconciliation avec la vie.