Sur la plage, Ada se sent légère. Comme beaucoup d’enfants, elle s’essaie à faire la roue et la sensation de liberté qu’elle ressent la remplit de joie. Bientôt, sa mère lui avoue qu’elle ne sait pas faire la roue. Qu’à cela ne tienne, Ada va lui apprendre ! Il faut voir, dans cette transmission d’une fille à sa mère, une métaphore intéressante sur la manière dont les enfants et les adultes se représentent le monde. La mère d’Ada a désappris la griserie qu’il y a à être maître de son corps sans se soucier du regard des autres. Ada l’aide à renouer avec une part d’insouciance disparue. La roue, c’est aussi celle de la vie et la complicité qui naît entre ces deux générations de femmes. L’illustration aux feutres est lumineuse comme un David Hockney, à la fois réaliste et onirique. Jeanne Le Ruz a su saisir le mouvement et donne aux lecteurs l’envie de se lancer à la suite d’Ada et de sa mère.