Après Stabat Murder (Syros, 2017), Sylvie Allouche revient pour notre plus grande joie avec une nouvelle enquête de la commissaire Clara Di Lazio. Un polar rondement mené, captivant et bien écrit. Un thriller particulièrement haletant !
Stabat Murder nous plongeait dans l’univers de la musique classique. Cette fois-ci, Sylvie Allouche nous emmène au cœur des réseaux sociaux et de l’enfer du harcèlement, poussant une élève de seconde au suicide. La mort d’un garçon en terminale, retrouvé pendu par les pieds à une branche d’arbre au milieu de la cour de son lycée un dimanche à l’aube, a-t-elle un lien avec le décès de la jeune fille ? Ce roman est certes classique dans sa construction, mais Sylvie Allouche sait imposer son rythme et son écriture. Dès la première enquête, elle a su décrire sa vision de la justice et de la police. Elle rompt définitivement avec les codes des polars « gentillets » pour ados. Il est ici question de meurtres, de flics abîmés par la vie. Son réalisme est noir, les tensions permanentes, les dialogues précis et percutants. Dans ce deuxième opus, Snap Killer, Sylvie Allouche approfondit l’intimité et la psychologie de ses protagonistes. C’est un plaisir de renouer avec l’équipe de la commissaire Di Lazio. Nous retrouvons dans ce personnage des similitudes avec le Capitaine Berthault de la série télévisée française Engrenages : des femmes-flics au caractère bien trempé, toujours impliquées personnellement, toujours en proie avec leurs fantômes, toujours à cran, toujours dévorées par le temps. Sylvie Allouche dépeint également avec justesse le travail de la police : les tâches de chacun, les recherches d’informations, les heures supplémentaires, la fatigue cumulée, les fausses pistes, les cartons de pizza vides abandonnés sur les bureaux… Aucun des ingrédients ne manque au tableau ! Snap Killer est une enquête menée avec juste ce qu’il faut de tension narrative pour vous ronger les ongles. Bref, un vrai plaisir de lecture !