David Walliams est une star en Grande- Bretagne. Acteur, humoriste, scénariste et auteur à succès de livres pour la jeunesse, il est souvent comparé à son célèbre aîné et compatriote Roald Dahl. Ratburger, son nouveau roman, arrive en France et, comme les précédents, il secoue les zygomatiques.
La vie de la petite Zoé n’a vraiment rien d’un long fleuve tranquille ! Sa mère est morte quand elle n’était encore qu’un bébé et alors que son père travaillait dans une usine qui fabriquait des crèmes glacées. Le soir, il lui faisait tester les nouveaux parfums qu’il inventait et Zoé donnait son avis. L’usine a été délocalisée en Chine et le père de Zoé s’est retrouvé au chômage. Il passe de plus en plus de temps au pub, plongeant chaque jour un peu plus dans la déprime. Les choses se compliquent pour Zoé lorsque son père rencontre Sheila, une affreuse personne qui devient sa belle-mère. Sheila est fainéante, méchante et passe ses journées devant la télé à s’empiffrer de chips, arôme cocktail de crevettes. Elle déteste Zoé et, par-dessus tout, elle déteste Poil-de-Carotte, le hamster de la fillette. Zoé rêve de monter avec son petit animal un numéro de dressage qui fera le tour du monde. La famille n’a pas d’argent et vit dans un appartement sale et délabré au trente-septième étage d’une tour HLM. Comme si sa vie n’était pas assez pénible, Zoé doit en plus affronter Tina, le tyran local qui fait la loi dans la cité. « Stop ! » me direz-vous… eh bien, non ! Un soir, en rentrant du collège, Zoé trouve Poil-de-Carotte raide mort dans sa cage. Les circonstances du décès semblent plutôt étranges, mais Zoé ne peut rien faire ni dire. Quelque temps plus tard, elle trouve dans sa chambre un bébé rat qu’elle baptise Armitage. Pas question de laisser le raton à la maison où Sheila risquerait de le trouver et de l’atomiser à coups de pantoufles roses. La solution est donc de l’emmener avec elle au collège. Cette idée, forcément, n’est pas des plus brillantes, d’autant que Burt, le marchand ambulant de hamburgers qui gare tous les jours sa camionnette crasseuse devant le collège, semble s’intéresser de très près à tout ce qui ressemble à un rongeur ! Comme dans ses livres précédents, David Walliams fait dans l’excès, l’exagération, l’énorme, le too much… mais derrière ce qui pourrait n’être qu’une grosse farce destinée à faire frémir et rire les jeunes lecteurs (et leur soutirer aussi quelques « beurks » et grimaces de dégoût !) se cache la peinture d’une société qui prend la crise économique de plein fouet. Parce que, mine de rien, l’auteur parle de misère sociale, de dépression, de logements sociaux vétustes et insalubres... et c’est diablement bien fait !