Patrick Ness

Quelques minutes après minuit



photo libraire

Chronique de Claire Couthenx

Autre KUBE (MONTROUGE)

Patrick Ness est un auteur doué, très doué. Et lorsqu’on lui propose de reprendre une histoire de Siobhan Dowd, il relève le défi avec une grande classe et autant d’humilité.

En seulement quatre livres, Siobhan Dowd est devenue l’une des voix les plus singulières de la littérature adolescente. Lorsque le cancer l’a emportée en 2007, elle avait ébauché la trame de son cinquième livre. Patrick Ness n’a pu résister à la tentation de donner vie à cette dernière histoire : Quelques minutes après minuit, A monster calls en version originale. Et ce mélange des deux univers marche merveilleusement bien. Il n’y a aucun heurt : Patrick Ness a complètement intégré, digéré l’histoire de Siobhan Dowd pour la transcender et la faire sienne. Dans cette histoire, il est question d’un monstre qui appelle quelques minutes après minuit, à 00 h 07 pour être précis. Et celui qui est appelé, c’est Conor O’Malley, jeune anglais de 13 ans qui, depuis plusieurs mois, vit suspendu aux évolutions de la maladie de sa mère. Le monstre, quant à lui, s’incarne dans un if que l’on peut voir depuis la fenêtre de la cuisine de l’adolescent. Il vient le voir pour lui raconter trois histoires, afin que le garçon puisse lui en raconter une quatrième, l’histoire de Conor, sa vérité profonde. Un roman splendide avec une ambiance particulière, formidablement illustrée par Jim Kay, et qui commence déjà à récolter de multiples récompenses.