Comme certains enfants ont un chien ou un chat, Peter a un renard. Voilà qui n’est pas ordinaire. Alors que Peter venait de perdre sa mère, son père l’avait autorisé à recueillir et à s’occuper de Pax, dernier survivant d’une portée de renardeaux. Au moment où le roman commence, Peter a 12 ans et la guerre est sur le point d’éclater. Le père de Peter, qui s’est engagé, oblige son fils à aller vivre chez son grand-père et l’accompagne dans la forêt pour abandonner Pax. Peter, à la fois triste et en colère, ne peut se résoudre à cette décision. Estimant qu’il n’aurait pas dû obéir à son père, il s’enfuit de chez son grand-père, bien décidé à retrouver à tout prix son renard. C’est cette recherche que l’on suit tout au long du livre avec son lot de mésaventures et de rencontres. L’auteure choisit la forme du roman choral, faisant parler alternativement Peter et Pax. Pas évident de faire parler un renard, et pourtant, l’auteure se met avec une grande habileté dans sa tête et dans ses sensations, avec des phrases en italiques pour traduire le système de communication complexe des animaux. Sans pathos, elle nous amène à réfléchir aux effets destructeurs de la guerre sur les enfants et au lien particulier qui peut se nouer entre eux et les animaux, domestiques ou sauvages. Sans Peter, Pax va-t-il réussir à se nourrir alors qu’il n’a jamais appris à chasser ? Ce roman rend hommage à la nature sauvage que les hommes tendent à détruire. Tout au long de son périple, Peter fera un travail sur lui d’une richesse incroyable, notamment grâce à sa rencontre avec le merveilleux personnage de Vola. Et soyez certains qu’un peu de l’intelligence et de la beauté des renards entrera en vous pour vous rendre justement plus humain.