Bilal, un labrador, et son maître Gustave, prennent tour à tour la parole. Gustave a été horloger et, depuis son licenciement, il vit difficilement mais courageusement dehors. Il dort sous les ponts et Bilal n’est jamais loin. Dans ce récit, il y a aussi Angela. Elle est bénévole aux Restos du Cœur et a déjà croisé le chemin de Gustave et Bilal. Elle leur sera d’une grande aide quand ils seront séparés suite à une descente de police. Gustave est emmené au Poste « Sans Bilal, sans Charly ! » Charly ? Effectivement, il a été évoqué maintes fois auparavant, mais jamais on ne le voit : qui est donc Charly, ou qu’est-il ? Le suspense quant à cette identité s’ajoute à la tension que l’on ressent depuis la séparation entre le chien et son maître. La vie dans la rue est un sujet rarement abordé en littérature jeunesse. Mymi Doinet le fait ici avec à propos et en se gardant de toute sensiblerie. La fin est heureuse – Gustave retrouve du travail –, mais s’attache à ne pas tomber dans l’excès d’optimisme. Le texte est illustré avec talent par Glen Chapron, qui dépeint la force de caractère de Gustave autant que la difficulté de la vie d’un SDF, notamment à travers les regards et commentaires peu amènes des passants.