Un conte magnifique, léger et profond, sur le thème de ce temps qui passe si lentement pour les enfants et bien trop vite pour les adultes. D’abord, on est saisi par la beauté des illustrations de Catherine Louis : elle qui nous avait séduits avec son rouge et noir dans Le Petit Chaperon chinois (Picquier, 2010), nous surprend ici avec un bleu profond qui dispute au noir et au blanc toute la page. Dans ces images superbes, qui évoquent tour à tour les engrenages des horloges, la fuite du vent, la caverne où se trouve le savoir, s’inscrit l’histoire de la petite Mô qui s’ennuie un peu car les adultes sont très occupés. La vieille Lala lui suggère alors d’aller interroger le maître du Temps. Mô marche longtemps, rencontre la Grande Tricoteuse, le Gardien des Secondes et, enfin, le Maître du Temps et Dame Mémoire qui l’accompagne toujours. Ils lui expliquent les secrets du temps qui s’enfuit et lui confient un petit sac de sable pour Tante Lala – ce sable qui ressemble à nos jours et dont il faut vivre chaque grain pour bien remplir sa vie.