À Klervi, on se méfie de Mitsuko. Mutique, orpheline de mère et parce qu’on la voit régulièrement près des poubelles, elle ne s’attire la sympathie de personne. Sauf celle d’Oscar, le fils de la boulangère qui s’est nouvellement installée au village. Tous deux vont s’attacher à balayer les jugements à l’emporte-pièce des habitants. On va surtout découvrir, grâce à ce joli duo, ce qui anime Mitsuko et, comme « la lumière jaillit toujours d’entre les failles », pourquoi elle est attirée par les objets cassés. Mitsuko est le neuvième volume des Contes des cœurs perdus, une belle série toute en émotions. Ici, Loïc Clément nous parle de résilience, de différence et de deuil, avec pudeur et sensibilité. Il met également à l’honneur un art traditionnel japonais méconnu et le choix de l’artiste Qin Leng pour l’accompagner est parfait. Ses représentations de Mitsuko notamment, avec sa personnalité toute en discrétion, sont très touchantes.