Le ton frais et décomplexé de Maisons-Maison est à l’image du travail immédiatement identifiable d’Élisa Géhin. Mais aussi le résultat réjouissant d’une résidence et d’ateliers avec des enfants, où le tampon fut utilisé comme outil simple de création. L’histoire s’envisage d’abord dans un premier degré ludique et rythmé. Monsieur Maison invente la maison après avoir perdu son parapluie. Son invention est copiée par d’autres, puis la copie se répand en dehors de tout contrôle. Monsieur Maison comprend alors l’intérêt général de son invention et renonce à sa propriété. Sous son apparente absurdité et son côté pimpant, Maisons-Maison peut aussi se lire comme une métaphore amère de la position de l’artiste, dans une société qui le contraint à perdre la propriété de son œuvre, à se mettre en marge. Une telle profondeur derrière le sourire du sympathique Monsieur Maison est le signe indéniable d’un grand talent.