Fabrice Colin

Magnetic Island


Chronique de Simon Roguet

Librairie M'Lire (Laval)

Fabrice Colin nous invite en Australie dans les beaux quartiers de Townsville. La vie y a l’air douce et belle. Les villas donnent sur l’océan et la fameuse « île magnétique ». Tout y est si beau que c’était évidemment le décor idéal pour un roman psychologique terrible.

Cyan a 16 ans. Il vit en Australie dans une villa de rêve. Son père est un réalisateur à succès. Il est rarement présent et laisse son fils aux bons soins de Moon, leur employée de maison. A priori, cette vie pourrait sembler idyllique. Mais ce n’est absolument pas le cas pour Cyan qui traîne son mal-être comme un boulet. Il boit beaucoup trop et vit très mal les non-dits et la situation plus que compliquée de sa famille. Sa sœur jumelle, Holly, a disparu il y a quatre ans mais personne n’en parle. Sa mère est partie peu après et, depuis ce jour, ses deux parents se vouent une haine très intense. Son grand-père, Senior, a décidé, lui, de se laisser vivre. Il passe ses journées avec ses nouvelles conquêtes à la piscine en fumant de l’herbe. Sa grande sœur, Divine, elle, semble se moquer de tout ça et mène avec énergie sa vie de jeune adulte. Elle reste malgré tout assez complice de son jeune frère et le maintient un tant soit peu dans la réalité. Quand celle-ci disparaît étrangement, Cyan commence sérieusement à s’inquiéter. L’histoire se répète puisque c’est de nouveau vers l’énigmatique Magnetic Island que semblent se trouver les indices qu’il cherche, c’est à dire exactement là où Holly avait disparu. Et c’est là que le roman de Fabrice Colin se densifie. La pression monte page après page et l’ambiance devient très vite irrespirable. L’aspect psychologique prend le dessus sur l’action et nous sommes pris dans une furie de lecture. La fin du roman est assez hallucinante, écrite dans un rythme à couper le souffle. Les révélations surprennent et la scène finale est très touchante. En refermant le livre, le lecteur met un peu de temps à se remettre, tout chamboulé et ému qu’il est.