L’Île est un véritable chef-d’œuvre qui révèle un Vincent Villeminot au meilleur de sa forme. Il atteint, avec ce roman fort et puissant, l’apogée de son art.
À tous ceux qui penseraient que ce roman est un long fleuve tranquille, ne vous méprenez point. Il est vrai qu’au premier abord, tous les éléments sont réunis pour nous laisser imaginer une lecture paisible : une charmante île au large de La Rochelle à la nature luxuriante, sept adolescents épanouis et soudés, une communauté organisée et solidaire, une vie simple et agréable loin du stress de la grande ville. Un environnement qui fait rêver en somme, où tout semble inaltérable. Pourtant, ce roman n’a rien d’un récit de routine où il fait bon vivre. Rapidement, les choses dégénèrent et le lecteur comprend que quelque chose de terrible est en train de se passer. Que signifient ces épaisses fumées noires provenant du continent que Jolan, âgé de 13 ans, et ses amis perçoivent depuis l’île ? Pourquoi n’y a-t-il soudain plus d’électricité, plus aucun réseau et plus aucun signe du reste du monde ? Obligés de se replier en autarcie, les personnages s’apprêtent à vivre les jours les plus sombres de leur vie et le récit réserve aux lecteurs bien des surprises. Publié d’abord sur Internet pendant le confinement sous la forme d’un feuilleton littéraire, L’Île est un thriller passionnant qui brille par son originalité et son suspense insoutenable. Une fois sa lecture entamée, le lecteur ne peut se résoudre à s’arrêter tellement sa curiosité est décuplée. Cette curiosité se mue rapidement en addiction et lire n’est plus un simple loisir mais devient une nécessité. Au-delà du fait que ce roman poignant est exaltant, Vincent Villeminot questionne indirectement et fondamentalement la nature humaine en soulignant sa fragilité, sa violence et sa complexité. Car parfois entre l’imagination et la réalité, il n’y a qu’un pas. L’Île, vous l’aurez compris, vaut le détour de lecture. Il vous procurera votre dose d’adrénaline pour les jours à venir et vous rendra fatalement addict.