Les Vitalabri sont chez eux partout, mais surtout nulle part tant ils sont rejetés par les habitants de chacun des pays où ils s’installent. Et pourquoi ça ? Pour des raisons aussi absurdes que la longueur de leur nez, le nombre d’enfants qui compose chaque famille, ou leur amour immodéré pour la musique, qu’ils tentent de partager sans vraiment comprendre que cela puisse ne pas plaire aux autres. Les voilà donc sur les routes, à la recherche d’un endroit où, enfin, on les accepterait pour ce qu’ils sont. Mais naïfs comme ils sont, ils se heurtent vite à l’avidité des passeurs ou à la corruption qui gangrène les territoires qu’ils traversent. L’espoir renaît quand l’aîné vitalabrais, séparé de ses parents, réussit à devenir un musicien reconnu. Avec lui, c’est tout un peuple qui est réhabilité. Jean-Claude Grumberg livre une fable impertinente sur ces peuples d’ici et d’ailleurs, qui, rejetés pour des raisons toujours abjectes, s’efforcent pourtant d’exister. L’humour fonctionne ici comme une porte d’entrée à une réflexion plus profonde.