C. Kueva nous livre le premier tome d'une série prometteuse dotée d’une habile réflexion sur le genre et la différence, le tout sur fond de premiers émois adolescents.
Matt est à l’aube de ses 16 ans et s’apprête à passer sa Séza, une cérémonie visant à choisir son sexe. Car depuis une terrible catastrophe, tous les enfants naissent hermaphrodites et doivent décider s’ils seront hommes ou femmes le reste de leur vie. Pour Matt, tout est clair, il sera un garçon et pourra vivre un avenir tout tracé avec Gaëlle, sa petite amie. Seulement, les choses tournent mal et on lui annonce qu’il a une particularité génétique : Matt ne pourra pas faire sa Séza avant plusieurs dizaines d’années, le coinçant dans un entre-deux bancal. Les Porteurs est un roman intelligent qui pose habilement la question du transgenre sur fond de dystopie vitaminée. Matt est un adolescent comme les autres, embrassant sa petite amie dans sa chambre et riant avec ses amis. Pourtant, il peut choisir d’être homme ou femme, rien n’est encore joué. On se confronte donc à la réflexion de Matt et à celle de certains de ses camarades comme Flo que la pression sociale fait devenir Floriane, mais qui n’a jamais été sûre de vouloir être femme. Ainsi C. Kueva pose la question de la différence, de la féminité et de la masculinité qui se trouve dans chaque être humain avec une grande douceur.