Le romancier américain favori des Français, connu pour décrire de manière acerbe certains aspects des États-Unis, publie son premier roman pour enfants. Un roman policier à la fois grave et plein de fantaisie illustré par Joann Sfar.
Aurore, onze ans, futée, pleine de vie et d’idées, pourrait presque être comme toutes les petites filles de son âge. Elle vit avec sa mère divorcée et sa grande sœur Émilie. Elle adore son père écrivain et sa belle-mère. Mais Aurore ne parle pas. Autiste, elle communique avec les autres en écrivant sur sa tablette numérique. Et surtout, elle a un secret : elle lit dans les pensées des gens, même les plus intimes. Son pouvoir fait qu’elle saisit avec acuité les problèmes des autres et veut leur venir en aide. Ainsi réconforte-t-elle sa sœur angoissée par les garçons. Elle défend Lucie, la meilleure amie de sa sœur, douée pour les maths mais complexée par son physique, moquée par sa mère et harcelée à l’école. Un jour, alors que les filles s’amusent dans un parc d’attractions, elles croisent les terreurs du collège qui décident de s’en prendre à elles. Lucie prend la fuite et disparaît. Aurore va alors s’improviser détective pour résoudre ce mystère, bluffant l’inspecteur Jouvet chargé de l’enquête ! Illustré par des dessins à l’aquarelle évoquant par moments l’univers de Tim Burton, ce roman présente une galerie de personnages hauts en couleur et des décors magiques, dans une histoire pourtant ancrée dans la réalité. Car sous ses dehors de fable, le roman traite des problèmes des adolescents et des adultes tels qu’ils sont perçus par un jeune enfant. Douglas Kennedy a mis beaucoup de lui dans ce roman : écrivain et père divorcé d’un enfant autiste, il connaît bien le sujet. Il a choisi de montrer de façon positive l’autisme de son héroïne, présentant ce trouble non pas comme un handicap mais comme « une manière différente de voir le monde ». Réellement, Douglas Kennedy et Joann Sfar ont su combiner leurs talents dans ce roman touchant, premier volet d’une trilogie.