Auteur d’une cinquantaine de romans fantastiques pour la jeunesse, Éric Sanvoisin change de registre avec Le Parloir, récit de vie intimiste et touchant.
Yvan vient d’avoir 18 ans. Depuis une semaine, il est incarcéré dans une maison d’arrêt. Depuis une semaine, il se tait. Depuis sa mise sous écrou, pas un mot n’a franchi le seuil de ses lèvres. Il est soupçonné d’avoir poignardé le père de Déborah, sa petite amie. Au parloir se succèdent sa mère, sa sœur, Déborah et son très jeune avocat commis d’office. Sa mère, dépassée par les événements, ne comprend pas ce que son fils fait là, pense qu’il y a une erreur et qu’il a été entraîné malgré lui dans cette histoire. Déborah vient lui cracher sa haine au visage alors qu’il pensait qu’elle l’aimait encore. À sa sœur, Laure, il ne dira rien non plus. C’est pourtant la seule qui l’émeut, qui le soutient, qui ne le laissera pas tomber. Il ne lui racontera pas la dureté de la prison, les petits caïds, son codétenu qui l’a pris sous son aile. Yann sait que le silence est la pire des défenses et pourtant il reste muet face au juge. Quel secret cache Yann ? Qui tente-t-il de protéger en restant muré dans ce silence qui aggrave son cas ? La réponse se trouve dans la dernière ligne de ce court roman. Le ton est juste, le récit sobre, rythmé par les visites au parloir, sans un mot ou une virgule de trop.