Dédié au grand Taniguchi, dont on peut reconnaître l’influence, Le Grand Livre des petits trésors se propose de jouer sur la forme classique de l’imagier. Nadine Robert raconte une histoire, celle d’une transmission, autour de la pratique du catalogage. Tetsuo reçoit en cadeau de sa grand-mère un « beau sac pour mettre les objets que tu ramasses pendant nos promenades ». Six doubles-pages mettent en scènes différents milieux au sein desquels le lecteur est conduit à regarder chaque détail. Ces « petits trésors » finement trouvés (tout le charme et l’originalité du livre sont là) sont repris sur la double-page suivante où ils doivent être associés à d’autres objets. De ce dispositif simple naît autant de possibilités d’histoires. L’univers graphique empreint de poésie d’Aki est très lisible. Il parvient à un délicat équilibre entre la richesse des détails et l’économie des moyens. Le lecteur apprend ainsi à peupler son univers personnel en prenant le temps (précieux) d’observer.