Paolo habite l’hôpital psychiatrique de Trieste. Son meilleur ami est Marco, le cheval de l’institut. Devenu vieux, l’animal est remplacé par l’auto qui fait son apparition.
Mais, alors que les temps changent, ce n’est pas le seul bouleversement auquel Paolo assiste. Un jeune médecin aux méthodes révolutionnaires arrive à l’hôpital. Pour lui, la plupart des patients ne devraient pas être enfermés. Il pense qu’ils devraient se mêler à la population de la ville, laquelle n’est pas tout à fait de cet avis. La différence est toujours mal vue. Alors que le cheval risque de partir à l’abattoir, Marco comprend ce qui le rapproche des fous : il est animé par une idée fixe dont rien ne peut le détourner. Il a décidé de convaincre le directeur de sauver Marco. Quand le cheval meurt, sa réplique géante est construite. Chaque année l’effigie défile à travers Trieste, montrant qu’aucun mur ne doit être érigé entre les hommes. Paolo est à la frontière de deux mondes : habitant l’asile, il observe ceux que l’on dit fous et apprend à respecter leur singularité. À l’extérieur, il est lui aussi victime du rejet, ce qui lui permet de comprendre que l’on est toujours le fou de quelqu’un. De cet apprentissage cruel, il tire une force qui lui permet de placer la loyauté et le respect au-dessus de tout. L’illustration onirique de Quarello confère à la folie une puissance poétique qui renforce le vent de liberté soufflant sur le roman.