Valentine Goby signe ce roman jeunesse, inspiré de son livre Murène (Actes Sud, 2019). Murène nous racontait l’histoire d’un jeune homme qui, à la suite d’un accident, avait perdu ses bras. L’Anguille nous raconte l’histoire d’une jeune fille née sans bras. Tous deux ont une passion commune pour l’eau et la natation.
L’Anguille raconte ainsi l’histoire d’une amitié improbable qui permettra la métamorphose de ses protagonistes. Hallix est un jeune garçon d’origine turque, obèse, mal dans ses baskets. Il a une passion inavouable pour la couture. Dans son collège, c’est le souffre-douleur. Camille est née sans bras. Elle arrive dans son nouveau collège et devient la bête curieuse que tout le monde regarde. Jusqu’à présent, personne ne faisait attention à elle car elle avait toujours évolué dans un univers familier. Camille et Hallix vont s’observer, se juger dans un premier temps. À de nombreuses reprises, ils seront les cibles de moqueries, de regards déplacés de la part de leurs camarades. Ces difficultés vont les rapprocher. Ils se lancent alors un défi : participer à un concours. Ces deux fans de manga vont ainsi réaliser leur premier film, une expérience qui leur permettra de se connaître, d’assumer leurs différences et révéler les trésors qui sont en eux. Ce roman jeunesse nous ouvre les yeux. Il change notre regard et notre façon d’être vis-à-vis des autres : parfois n’est pas le plus handicapé celui qu’on croit ! Avec L’Anguille, Valentine Goby aborde de nombreux sujets. Il y a bien évidemment le handicap, mais aussi les préjugés, notre incapacité à se confronter à l’inconnu. C’est un livre qu’on ne lâche pas, animé par l'envie irrépressible de découvrir le dénouement de cette intrigue. Un réel coup de cœur !