Marie Pavlenko s'affirme comme une belle plume de la fantasy française, ayant même réussi à séduire une cartésienne telle que moi, jusqu’à présent nourrie au fantastique du XIXe siècle et à l'étrangeté de Barbey d'Aurevilly ! Avec La Fille-Sortilège, elle déroule une histoire pleine de bruits et de fureur, de batailles et d'amour, d'émotion et de magie. Une belle histoire d'apprentissage pour Erine, prise dans la tourmente et la déliquescence de la cité des Six. Aveuglés par leur glorieuse Histoire et incapables de prendre conscience de leur déclin, des clans s’y entredéchirent indéfiniment dans une lutte acharnée pour le pouvoir. Erine parviendra-t-elle à trouver sa voie dans ce monde hiérarchisé et codifié ? L'écriture est portée par un souffle épique qui laisse parfois place à de vrais sentiments – mais jamais à des états d'âme de complaisance. Le fantastique s'appuie sur une construction très réaliste, presque documentaire, de la cité et de son organisation politique et sociale. Le zeste de magie est la cerise sur ce millefeuille qui se déguste d'une traite, au fil de ses 436 strates !