« Une abeille minuscule pouvait abattre le travail de vingt enfants abeilles tous les jours. Et le haut-parleur dit qu’elles étaient des millions. » Étaient, oui, car à l’époque où vit Pivoine, elles sont en voie de disparition et ce sont maintenant de jeunes enfants triés sur le volet qui pollinisent manuellement les fleurs dans les champs. Devenir abeille, c’est d’ailleurs son rêve, à notre courageuse héroïne qui va pourtant se faire emmener de force par sa mère chez les Urbs, pour travailler comme bonne dans une maison de propriétaires fortunés, bien loin de sa vie à la sauvage. Elle n’aura alors plus qu’un objectif : rentrer chez elle. Ce roman écrit avec des yeux d’enfant et des expressions d’enfant est un bonbon de tendresse mélancolique qui fait appel à notre bon sens, tant environnemental que sociétal. Alors n’hésitez pas si vous le voyez dans un rayonnage pour le prendre et le bouquiner : c’est un livre « super-à-la-fraise » !