Dans le deuxième album de Carson Ellis, qui nous avait enchantés avec son splendide Chez nous (chez le même éditeur), un carré de jardin devient le théâtre d’une agitation tragi-comique. De page en page se succédant à la manière de tableaux, le fil des saisons se déroule et, tandis qu’un papillon violoniste accompagne cette ronde, une vie minuscule s’éveille et s’endort. Tout commence par l’apparition d’une jeune pousse verte. Passant par là, deux libellules vêtues d’élégants costumes s’interrogent : « Koi ke bzzz ? », se demande Monsieur. « Za zu pat », répond Madame. D’autres insectes arrivent, tergiversent et s’interrogent avant de s’atteler à la construction d’une improbable cabane en haut de cette plante qui ne cesse de grandir, sous l’œil amusé d’une sage et vieille chenille échappée de chez Lewis Carroll. Mais l’enthousiasme des insouciantes petites bêtes est bientôt menacé... Le tout est conté dans un « langage insecte » que l’on s’amuse à décrypter en s’émerveillant d’un dessin fantaisiste et charmant.