Jeune auteur, Manon Fargetton n’en est pourtant pas à son coup d’essai dans le domaine de la fantasy. Après Aussi libres qu’un rêve, voici son deuxième roman, June Le Souffle, première partie d’une trilogie très prometteuse.
June, 15 ans, vit avec Locki, son frère, chez leur tante Nanou depuis la mort de leurs parents dans un incendie. La vie s’écoule normalement pour l’adolescente au sein de l’établissement de sa tante, qui n’est autre qu’une maison close. Elle va au lycée, a des amis, un petit copain et un caractère bien trempé. Mais le monde dans lequel elle vit n’est pas tout à fait le même que le nôtre. Dans ce monde, on ne quitte pas La Ville. Les voyages sont interdits. Pourtant, quand June se fait agresser par un conseiller influent de La Ville qui tente d’abuser d’elle, elle est obligée de fuir, non sans avoir découvert qu’elle possède un étrange pouvoir. Son frère, dont elle est très proche, l’accompagne. Traqués par les hommes du conseiller, ils parviennent à se cacher à l’extérieur de La Ville, dans une grotte où trône un arbre gigantesque et dont June est la seule à entendre l’appel. Ils découvrent alors un endroit étonnant. L’adolescente apprend aussi qu’elle est la seule à pouvoir rétablir l’harmonie dans le monde et qu’elle est la dernière héritière des Sylphes. Son don, le Souffle, dont elle ignore tout pour l’instant, devrait pouvoir l’aider. Comme elle, son frère doit débuter un apprentissage afin d’accomplir la mission qui leur a été confiée. Commence alors pour la jeune fille une quête aux quatre coins du monde, une quête dont elle n’a même pas conscience et qu’elle découvre au fur et à mesure des épreuves, en même temps que le lecteur.
L’écriture fluide de Manon Fargetton permet d’entrer facilement dans l’histoire dès les premières lignes. L’héroïne est attachante et ses réactions, qui sont communes à toutes les adolescentes, sont pour le lecteur des éléments d’identification. Malgré le côté féérique de l’histoire, beaucoup de détails laissent aux novices en matière de fantasy le temps de s’acclimater en douceur avec ce genre un peu particulier. Et c’est là tout le talent de l’auteur : nous faire glisser d’un souffle dans une histoire fantastique dont on ignore où elle nous mènera.