Dès les premières pages, un héros pas comme les autres nous entraîne avec lui dans un tourbillon de gaieté, d’aventures, et de mystères. Jonah a un pouvoir : celui de donner le sourire à ceux qui ont la chance de croiser sa route. Il en sera de même pour vous qui avez décidé de lire son histoire.
De père inconnu, Jonah voit sa mère rendre l’âme alors qu’il n’a même pas encore poussé son premier cri. Pour ne rien arranger, le pauvre enfant souffre d’une malformation peu commune : il n’a pas de mains. Aux premières minutes de sa vie et alors que le sort semble déjà vouloir s’acharner sur lui, Jonah doit faire un choix qui s’avérera décisif pour son avenir : prendre le poids de cette tristesse sur ses épaules ou rejeter en bloc le malheur qui s’abat sur lui. Il choisit la deuxième option et confirme sa décision par un éclat de rire retentissant qui surprend la sage-femme et le médecin alors présents. Celui-ci notera même dans son carnet : « enfant heureux (malgré tout) » Le phénomène Jonah est né. Sans parents, Jonah est placé dans un orphelinat. Son arrivée va tout changer et la bonne humeur du jeune garçon contamine l’établissement et tous ceux qui y vivent. Et ce n’est pas M. Simon, le directeur, qui dira le contraire. Il trouve les murs moins gris depuis que Jonah est là. L’enfant grandit et son handicap n’en est plus vraiment un. Il est d’ailleurs doté d’une agilité hors du commun. Mais ce n’est pas tout. Le cerveau de Jonah a développé des capacités exceptionnelles et cela grâce à deux petites excroissances qui s’y sont développées. Celles-ci lui permettent d’avoir une perception plus précise et une analyse plus fine du monde qui l’entoure, mais aussi d’avoir une influence bénéfique sur les autres. Cette singularité se conjugue à une autre manifestation. En effet, deux voix, baptisées Voix A et Voix B par Jonah, lui parlent et l’aident au quotidien. Tout ceci en fait un être vraiment à part et cela ne va pas tarder à se savoir. Mais en attendant, Jonah coule des jours heureux en compagnie de ses amis, d’Alicia, une jeune fille muette dont il est amoureux, et de Ramon, l’étrange jardinier. Jusqu’à l’accident… Alors qu’il est dehors, il reçoit un seau en métal sur la tête. D’une apparente banalité, cet événement n’est peut-être pas que le fruit du hasard... Jonah est donc conduit à l’hôpital et pris en charge par le docteur Wilbur. Celui-ci se rend rapidement compte qu’il a affaire à un enfant très spécial. Après un court séjour dans le coma, Jonah revient auprès des siens. Mais pas pour longtemps, car le docteur Wilbur est bien décidé à étudier le cas de l’enfant sans mains d’un peu plus près. Pour se faire, il le fait enlever. Ses amis vont alors partir à sa recherche et Jonah devra faire face à son destin. Taï-Marc Le Thanh réussit un coup de maître avec ce premier volet de la trilogie de Jonah. Derrière la couverture joliment illustrée par Rebecca Dautremer, qui n’est autre que son épouse, se cachent des personnages hauts en couleur, beaucoup d’humour, une grande aventure, une belle histoire d’amour. Tout est réuni et savamment dosé pour faire passer au lecteur un excellent moment. En attendant la suite, le temps va être long sans Jonah et son optimisme débordant. Un véritable coup de cœur à découvrir et faire découvrir.