Hyppolite habite avec son père à Longjumeau. À l’école, il retrouve ses meilleurs amis Gégé et Fatou. De nombreux nuages voilent le ciel de chacun. Mais Hyppolite possède un don qui pourrait tous les sortir de l’ombre.
Depuis que sa maman est partie vivre loin d’eux, en Thaïlande, Hyppolite est inquiet pour son papa. Son travail à l’usine l’épuise. Un trop grand nombre de canettes de bière s’entassent dans le salon. Il aime leur odeur pourtant, celle de son papa, mais pas leur goût, un peu trop amer. Il échangerait volontiers la boisson alcoolisée contre des sodas à la teinte fluorescente. Hyppolite n’aime pas non plus la tristesse qui voile le regard de Fatou lorsqu’elle songe aux querelles de ses parents, ni la colère de Gégé, qui pense aux différents fiancés de sa maman. Cette ville est bien terne. Hyppolite veut des couleurs. Il souhaite d’ailleurs leur donner vie, alors il dessine. Ses yeux capturent la moindre nuance. La réalité devient un semblant de rêve. Et parfois même, un jeu. Il offre ainsi un peu d’éclat à ceux qui l’entourent. À ses amis bien sûr, et surtout à son papa, qui aime ses inventions. Gilles Paris, auteur du célèbre roman Autobiographie d’une Courgette (J’ai Lu), tisse une fable douce-amère sur le pouvoir inouï de l’enfant confronté à la monotonie du quotidien et à la dureté du monde des adultes. Ce petit garçon qu’il a façonné est comme un alchimiste changeant les ombres en arc-en-ciel. Ses mains déposent de la couleur partout où il passe, et même un peu de joie. Le ton est tantôt mélancolique, tantôt impertinent, mais toujours juste, sincère. C’est aux crayons de couleurs qu’Aline Zalko achève de matérialiser le monde d’Hippolyte. À travers une série de portraits iridescents, et dispersant çà et là des éléments du quotidien, elle transforme cette ville grise en tableau multicolore, y intègre un peu de folie, de fantaisie, de joie. La joie pure de l’enfance : ce sentiment indicible et précieux enfin retrouvé.