Benoît Minville

Héros, livre 1


photo libraire

Chronique de Hélène Deschère

Librairie Récréalivres (Le Mans)

Benoît Minville construit une œuvre littéraire précieuse. Du parfait polar Rural noir (Folio Policier) au lumineux Les Belles Vies, édité déjà chez Sarbacane, il persiste, explore et va toujours plus loin. Sans jamais quitter la Nièvre.

C’est l’histoire de trois amis, Richard, Matéo et José, archi fan de la légendaire BD Héros. Chaque sortie de tome est attendue avec impatience et nervosité (sera-t-il aussi bon ?). Les trois garçons débattent longuement dans la foulée de leur lecture. Ils ont même créé un projet de BD, hommage à cet univers. Un soir où ils travaillent dessus, ils sont interrompus par un homme mystérieux. À peine le temps de comprendre ce qui se passe que leur repaire est attaqué. Par qui ? Pourquoi ? Et qui est ce vieil homme ? Autant de questions que le trio se pose et auxquelles ils vont devoir répondre. Dans un genre inexploré pour lui jusque-là, la science-fiction, on retrouve l’écriture très cinématographique de Benoît Minville. Quand on le lit, les personnages et les décors sont devant nos yeux. Les voix, les bruits et la bande-son dans les oreilles. Il a un talent certain pour l’écriture des dialogues qui ne sonnent jamais faux, et pour façonner ses personnages. On les voit évoluer, bouger, souffrir, rire, agir devant nous. L’auteur maîtrise parfaitement le rythme de ses histoires. Il sait doser les moments où l’action s’enchaîne à une vitesse qui laisse le lecteur essoufflé et ceux où les personnages ont besoin de se poser pour réfléchir et décider. Et puis, il y a ces temps où l’extraordinaire laisse place quelques instants au quotidien, décrit avec beaucoup de justesse : les relations familiales, les amitiés mises à mal, l’ambiguïté des sentiments... Un roman dans lequel l’auteur rend hommage aux auteurs et illustrateurs qui lui ont ouvert les portes de l’imaginaire. La lectrice que je suis ne peut que les remercier à son tour d’avoir donné envie à l’auteur de nous partager le sien.