S’il est un sujet rare, voire tabou en bande dessinée comme ailleurs, c’est bien celui du grand âge et de son irrémédiable conclusion, en particulier lorsqu’il s’agit de celui de ses propres parents. Ainsi, dans Est-ce qu’on pourrait parler d’autre chose ? Roz Chast nous livre un témoignage très fort sur la fin de vie de ses propres parents, Elizabeth et Georges. Ces derniers habitent le même appartement de Brooklyn depuis une cinquantaine d’années où ils vivent en quasi-autarcie. Vient cependant le jour où, ne pouvant plus faire face au quotidien, ils doivent faire appel à leur fille. Roz retrouve ainsi ses parents après une longue période d’éloignement, bouleversant leur routine tenace. Si elle revêt un aspect tragique, on rit beaucoup à la lecture de cette BD, tant les comportements et les habitudes qui y sont dépeints conduisent à des situations absurdes, renforcées par le dessin dont le trait naïf résonne à merveille avec le retour à l’enfance des dernières années.