Le surréalisme des illustrations de Guy Billout est hypnotique et l’histoire tissée tout autour s’en fait l’écho. Jonas Bongo part en voyage. Mais peut-être se nomme-t-il Walter Kingston ou Adina Kaufmann. Est-ce si important ? Le véritable voyage commence. Muni de lunettes pour voir quand il n’y a rien à voir ou mesurer la vitesse du vent, nous suivons Jonas (ou Walter ou Adina ?) cheminer au sein de paysages léchés. À chaque page, le stupéfiant accroche le regard, dérangé comme devant un tableau de Magritte. La logique est défiée par l’impossible. Où se trouve le détail incongru ? Quelle magie le rend introuvable et pourtant évident ? L’univers visuel loufoque aux architectures limpides épuise notre désir d’ordre et c’est à un jeu que le lecteur embarqué est convié. Voyage qu’il pourra parcourir à de nombreuses reprises sans jamais épuiser les ressources insoupçonnées d’une histoire dont le sens varie à chaque lecture et qui en contient mille.