Comment mon père est mort 2 fois

Mêlant habilement passé et présent, Yves Grevet nous embarque dans un roman captivant, entre secrets de famille et espionnage. Le tout compose une histoire-puzzle parfaitement orchestrée et émouvante.

L’histoire se passe sur l’île de la Réunion. Soën y vit heureux, comme un adolescent de son âge, avec ses parents tous deux enseignants. Sa vie bascule quand son père, Yvon, a un tragique accident de voiture. Au deuil s’ajoute la stupeur d’apprendre qu’Yvon n’était visiblement pas l’homme que tout le monde connaissait. Comment expliquer la présence d’enquêteurs venus de Paris, si sa mort était un simple accident ? Très vite, Soën découvre que son père avait une famille en métropole, dont il n’avait jamais parlé. Il va donc rencontrer pour la première fois ses grands-parents paternels et, en prenant connaissance de documents ayant appartenu à Yvon, il enquête lui-même allant jusqu’à prendre contact avec des personnes ayant côtoyé son père. Tout en menant ses recherches, Soën continue sa vie d’ado. C’est un garçon attachant et sensible. L’autre personnage important, proche de lui, est sa meilleure amie Ida à qui il se confie. C’est une alliée précieuse. En parallèle des recherches de Soën, un autre récit se déroule sous nos yeux, qui a eu lieu trente ans plus tôt, à travers le journal d’Yvon. Il a été enseignant en Turquie où il menait une vie de jeune expatrié. En se rapprochant d’une jeune Bulgare dont le père était ambassadeur, il a été entraîné dans un engrenage implacable et s’est retrouvé mêlé à une histoire politique et diplomatique tout droit sortie d’un film d’espionnage. C’est à ce moment que les services secrets ont dû intervenir, lui créant une fausse identité pour le protéger. À travers un roman qui se déroule sur deux époques et une narration double très maîtrisée, Yves Grevet, avec son talent de conteur hors pair, nous captive au point qu’on ne peut pas quitter le livre avant d’avoir découvert son dénouement. Émotions et suspense garantis !