Un nouveau livre de Vincent Villeminot est toujours un petit événement tant cet auteur a la capacité de se renouveler et surprendre ses lecteurs à chaque roman.
Après le très politique, très engagé et, n’ayons pas peur des mots, remarquable Nous sommes l’étincelle (PKJ), Vincent Villeminot nous emmène une fois encore, avec Ciao Bianca, là où nous ne l’attendions pas. Matthieu, 21 ans, a quitté la maison familiale depuis trois ans lorsqu’il apprend le décès de sa mère Bianca. Il savait qu’elle était malade mais n’était pas allé la voir et n’avait pas non plus revu les jumeaux, ses demi-frère et sœur. Il n’avait surtout pas prévu que Bianca, d’origine italienne, avait organisé ses obsèques dans le moindre détail, l’embarquant dans un voyage vers la Sardaigne en compagnie des jumeaux. Ce que Bianca n’avait pas envisagé, ce sont les quelques petits imprévus (une panne de voiture, des papiers oubliés, un plongeon de téléphone portable dans un port)qui vont venir perturber cette équipée et obliger la fratrie à improviser une partie de leur périple. Ces quelques jours en dehors du temps vont permettre à Mathieu, Milena et Gavino de se ré-apprivoiser, de se retrouver, tout en rendant un hommage chaleureux et émouvant à leur mère Bianca. Le moment venu, ils offriront aussi à Mathieu l’occasion d’expliquer les raisons de son départ en coupant les ponts avec sa famille. Il y a dans ce roman, lumineux malgré le sujet, des scènes magnifiques et des moments de grâce, sans pathos, sans débordement inutile d’émotions. Il y a des regards, des gestes, des mots qui disent tout de l’affection que ces trois êtres se portent. Il faut lire Ciao Bianca pour l’histoire que ce superbe roman raconte mais aussi, et avant tout, pour les mots, pour la fluidité de la langue de Vincent Villeminot.