Lincoln Peirce

Big Nate



photo libraire

Chronique de Aurélia Magalhaes

Bibliothèque/Médiathèque Hélène Oudoux (Massy)

Il est insupportable, de mauvaise foi et abonné aux heures de 
colle. Nate est un cancre, mais les enfants vont l’adorer. Qui aurait cru qu’un tel élève puisse donner le goût de lire à ses condisciples ?


Depuis qu’il a pris conscience que ce jour était celui où il allait surpasser tous ses camarades, Big Nate, écolier d’une dizaine d’année, est déterminé à montrer à quel point il est fort. Fort en maths ? En poésie ? En sport ? Pas du tout, le record que Nate va battre ce jour-là, c’est le nombre de retenues accumulées en vingt-quatre heures. Il faut dire que le loustic s’y entend pour déchaîner catastrophes et quiproquos. Même les professeurs les plus patients perdent leur calme. Lui qui croyait que cette journée allait être l’une des pires de son existence…


Pourtant, les lecteurs quels qu’ils soient seront séduits par un tel personnage. Nate est l’élève fantasmé que nous portons tous en nous. Fainéant et insolent mais toujours persuadé de la justesse de son raisonnement, il permet de vivre par procuration, grâce à la fiction, toutes les bêtises que l’on a rêvées de faire à l’école. Le livre compte autant de chapitres que de cours et de gaffes. Loin d’être abattu par sa situation de multi-collé, Nate continue de se réjouir !


Le livre repose aussi bien sur le comique de situation que sur le comique de caractère. Chaque personnage devient un archétype : Nate a ses acolytes, et l’on croise au sein de ce texte tous types d’élèves et de professeurs, sans oublier le proviseur et son assistante au nom imprononçable ! L’image tient un rôle important puisqu’il s’agit d’un roman graphique. Ici, les bandes dessinées ne servent pas à illustrer les propos du héros, mais à les renforcer. Elles illustrent ce qui est sous-entendu dans le discours de Nate. L’humour du texte n’en est que plus fort et notre plaisir décuplé. Un tel livre devrait attirer un grand nombre de lecteurs : ceux de bandes dessinées, les garçons, les filles… C’est qu’un tel contexte scolaire permet à tous de s’identifier à ce petit diable de Nate. Et il est à parier que ceux qui vont faire sa connaissance attendront avec impatience la suite de ses aventures.