Après quatre ans d’absence, John Green est de retour, mais pas nécessairement là où on l’attendait. Son nouveau titre, à l’intitulé de prime abord nébuleux, n’est pas un roman. L’auteur se livre ici à un exercice étonnant, mais indubitablement passionnant.
En introduction, John Green nous détaille la genèse de ce premier livre de « non-fiction ». À toutes fins utiles, il nous éclaire sur ce qu’est l’Anthropocène, nous expliquant que c’est « un terme inventé pour définir notre ère géologique caractérisée par l’incidence profonde et significative des humains sur la planète et sa biodiversité ». Si ce livre peut sembler déroutant, il le devient beaucoup moins quand l’auteur nous retrace le chemin qui a conduit à sa publication. De petites coïncidences en discussions avec son frère, en passant par un arrêt maladie, mais aussi la pandémie, Bienvenue dans l’Anthropocène prend alors tout son sens. Il faut préciser également qu’à l’origine, la plupart de ces chroniques ont été diffusées sous forme d’un podcast (The Antropocene Reviewed). L’auteur confronte ainsi sa propre expérience aux contradictions de la vie humaine à travers quarante-quatre brefs essais traitant de sujets divers et variés, c’est le moins que l’on puisse dire. John Green nous parle des stickers odorants à gratter, de la comète de Halley, mais aussi du soda Diet Dr Pepper ou encore du staphylocoque doré. Il évoque la neige mouillée, Super Mario Kart ou encore l’appli Notes de l’IPhone. À grands renforts de citations – elles sont nombreuses, John Green le reconnaît lui-même –, il argumente, analyse et, pour conclure, note, grâce à un système de une à cinq étoiles le sujet qu’il vient de développer. En parallèle, il dévoile de nombreux aspects de sa vie personnelle. De fait, on en apprend beaucoup sur les humains en général et John Green en particulier. Une partie de son lectorat sera peut-être déstabilisée face à ce livre différent de ses précédents, mais au fil de la lecture, il apparaît que si la forme littéraire a changé, que si le monde change, John Green, lui, non. Il est toujours aussi talentueux.