Lilou ne vit que pour la gymnastique depuis des années. Le jour où elle se blesse et qu’on lui conseille d’arrêter, cela lui semble impossible. Elle va alors fermer les yeux, oublier son corps meurtri, continuer à s’entraîner et se mettre en danger.
Le sport de haut niveau est exigeant et les athlètes qui s’y illustrent le font au prix d’immenses sacrifices. Marie Leymarie nous expose avec justesse les efforts, l’abnégation, la discipline et les risques que ce milieu, parfois impitoyable, implique. La situation est complexe : si Lilou, l’héroïne, semble s’épanouir, sa passion l’enferme. La jeune fille a grandi au rythme des entraînements et des compétitions, poussée par ses parents qui, comme elle, visent l’excellence. Lilou est douée. Elle a d’ailleurs fait de l’ombre à sa sœur aînée, Julia, qui a fini par arrêter, fatiguée d’être comparée à sa cadette et consciente qu’elle n’avait pas le niveau. Lilou, aveuglée par sa passion, ne comprend pas pourquoi Julia s’est éloignée. Leurs relations sont tendues, comme avec Clara, la benjamine de la famille, mais pour d’autres raisons. Clara est atteinte d’autisme et vivre auprès d’elle n’est pas toujours évident. Alors pour Lilou qui a intégré un pôle sportif, n’être chez elle que le week-end, cela ne pose aucun problème, bien au contraire. Mais son corps va lui dire stop. Si Lilou ignore ces mises en garde, elles la poussent néanmoins à s’interroger : quel serait son avenir si elle devait tout arrêter ? Comment reprendre une vie normale, si banale sans la gym ? Sans cette passion, elle n’est rien, se sent vide. Lilou va alors repousser ses limites jusqu’au point de non-retour. Marie Leymarie propose un récit terrible et émouvant sur le dépassement de soi poussé à l’extrême. Elle nous dépeint également avec réalisme ce que le handicap peut avoir comme répercussions au sein d’une cellule familiale. Enfin, elle nous prouve qu’il y a toujours un autre chemin qui s’offre à nous, à côté de celui que l’on pensait emprunter.