Guillaume Guéraud

Anka


photo libraire

Chronique de Cécile Babois

Auteur emblématique du Rouergue, Guillaume Guéraud frappe encore avec Anka, roman percutant dans la veine de Je mourrai pas gibier. Il y reprend les thèmes qui lui sont chers.

Alors qu’il est en train de peiner sur ses devoirs de géométrie, Marco, adolescent rebelle, est dérangé par deux policiers. Ils viennent lui annoncer la mort de sa mère. À peine le temps de digérer la nouvelle, que la porte s’ouvre sur… sa mère qui rentre à la maison. Sa mère, bien vivante, lui explique alors : celle qui est morte, c’est la femme officielle de son père, celle qu’il a épousé il y a dix ans. Un mariage blanc avec une jeune Roumaine sans papiers, contre la somme de 1500 euros. Un événement que ses parents ont déjà oublié, insignifiant à leurs yeux, mais qui se met à hanter Marco au point de se transformer en obsession. Ne pas oublier cette inconnue, découvrir qui elle était va devenir le but de l’adolescent. En somme, la faire exister à tout prix. Le sac d’Anka, récupéré par son père, devient le point de départ de ses recherches.

Comme toujours, Guillaume Guéraud dérange son lecteur en le plongeant par étapes dans la noirceur de son intrigue, faisant progressivement monter la violence qui s’en dégage. Et les épisodes où sont relatées des bribes de la vie d’Anka ne font qu’en accentuer la force. Voilà de nouveau un roman qui vous laissera KO, peut-être pas aussi dérangeant que Je mourrai pas gibier, mais tout aussi frappant.