Âge tendre fait partie de ces romans à part et uniques, qu'aucun mot ne suffirait à décrire. Clémentine Beauvais, une fois de plus, nous livre un récit sensible et loufoque qui bouleverse les codes autant que les cœurs.
Avec Âge tendre, l'auteur repousse plus loin encore les limites de son inventivité farfelue : un roman qui se construit comme un rapport de Service civique (N.B. : rendu obligatoire par Madame la présidente de la République) ; un adolescent de 15 ans, Valentin, qui se retrouve par erreur dans un centre pour personnes âgées en fin de vie, atteintes d'Alzheimer (N.B. : pas idéal quand on est un hypocondriaque, angoissé de nature) ; sans parler d'une immersion totale dans les années 1960-1970 puisque la section dans laquelle se trouve notre héros a été pensée pour ressembler en tout point à une ville des années 1960 (N.B. : vous ignorez ce qu'est une robe Courrèges ? Les sixties ne vous évoquent absolument rien ? N'attendez plus, ce livre est fait pour vous !). Vous l'aurez compris, Âge tendre est une comédie déjantée et acidulée qui vous mettra du baume au cœur et vous fera chanter du Françoise Hardy à vos heures perdues. Mais il y a également dans le vécu des personnages, dans leur passé et leur présent, quelque chose de triste et de beau à la fois, une souffrance indicible, une émotion indescriptible qui vous émouvra jusqu'aux larmes. Si Clémentine Beauvais sait nous faire rire avec son humour irrésistible, elle sait également nous parler de la vie avec authenticité et exprimer les sentiments avec des mots justes et délicats. C'est toute son âme de poétesse qui transparaît dans le récit, dans sa manière de nous dire les choses, de jouer avec les silences, les phrases, les mots. De bousculer les conventions pour nous toucher davantage et nous procurer un maximum d'émotions.