Marine Carteron

Entretien avec Marine Carteron



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L'entretien par Cécile Babois

Après le succès du premier tome (Mon frère est un gardien, paru en mai au Rouergue), voici enfin la suite très attendue de la trilogie de Marine Carteron, Les Autodafeurs.

Voilà une entrée en littérature jeunesse très remarquée ! Qu’est-ce qui vous a amené à écrire Les Autodafeurs ?
Marine Carteron – L’écriture des Autodafeurs a commencé comme un jeu. Après avoir tourné la dernière page de Harry Potter, mon fils aîné a décrété que, rien ne pouvant arriver au niveau des aventures du célèbre sorcier à lunettes, il était donc inutile de continuer à lire. À 12 ans, c’était tout de même un peu jeune pour se prendre pour Mallarmé ! Du coup, pour contourner le problème, je lui ai proposé de créer une histoire juste pour lui, SON histoire. Dès que j’avais un moment, j’écrivais un chapitre et je le lui lisais le soir avant de prendre note de ses attentes (ou de ses critiques), puis de continuer. C’était notre petit moment à tous les deux. Petit à petit, chapitre après chapitre, c’est devenu un livre… presque par accident.

Pourquoi avoir choisi l’objet livre comme moteur de l’intrigue ?
M.C. - En fait, je ne me suis jamais posé la question de savoir sur « quoi » j’allais écrire. Je ne me suis pas levée un matin en me disant : « Et si je faisais une histoire sur les livres ? » J’ai simplement commencé à écrire… Néanmoins, les livres tiennent une place importante dans ma vie ; j’ai toujours lu, beaucoup, sans rien m’interdire, en partant du principe qu’il valait mieux lire une grosse « daube » (si, si, ça existe…), que de passer à côté d’un auteur, d’un texte ou même d’une phrase magnifique. Quand je suis passée de l’autre côté du miroir, écrire sur les livres a dû me sembler naturel, comme une évidence.

Dans ce deuxième tome, on prend plaisir à retrouver Auguste et Césarine et à les regarder évoluer, ainsi qu’à voir les personnages secondaires s’étoffer. Comment s’est fait le choix des personnages ?
M.C. - Là aussi, le choix des personnages résulte du hasard. Ils sont nés au fil de la plume et des évènements. Évidemment, Gus est très librement inspiré de mon fils aîné, mais Césarine, elle, est un souvenir de l’excellent livre Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit (Mark Haddon, Pocket), où un jeune autiste raconte sa vie à travers son journal. Pour Néné, c’est un souvenir de la grande Ficelle de Fantômette, personnage fantasque qui me faisait hurler de rire quand j’étais petite. Quant à la jolie Sara, elle s’est imposée le 21 mars, journée nationale de la trisomie 21, après avoir écouté s’exprimer le papa d’une petite fille atteinte de ce syndrome et portant le même prénom. Et puis, au fond, ces personnages ont tous une part de moi… mais ça je pense que c’est le cas pour tous les auteurs.

Pourquoi avoir choisi la narration à la première personne ?
M.C. - La narration à la première personne permet au lecteur de se sentir plus proche des personnages, de se mettre à leur place, d’entrer dans leur esprit. Même pour moi, l’utilisation du « je » fait que, lorsque j’écris, je « suis » le personnage qui s’exprime. D’ailleurs, pour me sentir encore plus proche de Césarine, et nettement différencier sa voix de celle de son frère, je commence toujours par écrire son journal à la main avant de le saisir sur l’ordinateur tandis que les chapitres de Gus sont directement tapés.

Après Les Autodafeurs, avez-vous d’autres projets ?
M.C. - Qui n’en a pas ? Pour le moment, il faut surtout que je termine le troisième tome des aventures de Gus et Césarine, dont la sortie est prévue pour le printemps (et je vous assure que c’est déjà une occupation à plein temps). Ensuite, on verra bien…

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