Olivier Adam

Le rêve à l’état pur


De 6 à 9 ans

photo libraire

L'entretien par Emma Jarret

Nos chers enfants n’auront plus qu’à se laisser bercer par la douceur des histoires de Peter Pan et Wendy (album CD paru chez Didier Jeunesse), à se laisser glisser sous Le Masque (Didier Jeunesse) ou à rêver avec Achille et la rivière (Actes Sud Junior). Trois albums indispensables, sublimement illustrés par Ilya Green, qui a bien voulu répondre à nos questions.

PAGE : Pour tous ceux qui ne vous connaissent pas encore, racontez-nous votre parcours.

Ilya Green : J’ai commencé par écrire des histoires pour les enfants pendant mes études de lettres. Je pense que c’était une façon de faire vivre mon enfance. J’ai suivi ensuite des études aux Beaux-arts, et je suis revenue vers ces histoires qui traînaient dans mes tiroirs quelques années après. Puis j’ai envoyé un premier projet par la poste !

 

P. : Vos illustrations lumineuses et si personnelles sont atypiques et uniques. Quelles sont vos sources d’inspiration ?

I. G. : Mes sources d’inspiration sont multiples et pas toujours connues de moi-même ! Pour en citer quelques-unes : les enfants, les souvenirs de mon enfance, les motifs de tissus que j’observais minutieusement quand j’étais petite et que je collectionne toujours, les arbres le jour et les arbres la nuit, et très certainement les livres de mon enfance.

 

P. : En cette fin d’année, nous avons le plaisir de vous retrouver dans trois splendides albums : Le Masque et Peter Pan et Wendy chez Didier Jeunesse, Achille et la rivière chez Actes Sud Junior. Le point commun entre ces albums est celui d’un enfant qui part de « l’autre côté » en quête d’un idéal. Un voyage qui s’accomplit par le rêve, l’imaginaire ou même la colère…

I. G. : Ce qui m’intéresse, c’est cette aventure de « l’autre côté »… L’esprit est comme un espace dans lequel on peut voyager par le rêve et l’imaginaire, mais aussi par la folie et la poésie. C’est un thème important pour moi. Mes rêves m’ont beaucoup impressionnée quand j’étais enfant. Je reste fascinée par cette étrangeté.

 

P. : Pourtant, ce sont trois albums graphiquement très différents, comme si chaque personnage, chaque voyage était un nouveau point de départ.

I. G. : Oui, je pense que c’est à la fois le style de l’auteur et l’histoire qui font naître en moi des images différentes et des ambiances graphiques particulières. J’ai beaucoup aimé réaliser Le Masque. Le texte de Stéphane Servant est épuré et laisse une belle place à l’illustration. C’était l’occasion de travailler de façon plus libre et de revenir à un style plus sobre tout en recourant à un graphisme plus stylisé. Dans Achille et la rivière, j’ai tout de suite visualisé les différents univers en lisant le texte d’Olivier Adam. Pour évoquer ces ambiances, j’ai utilisé différentes techniques : je voulais que le bruit et le silence soient perceptibles dans mes images. Quant à Peter Pan, avec cette ribambelle de personnages et de lieux hauts en couleur, c’était une invitation à prendre mes crayons, mes ciseaux, ma colle, mes papiers de toutes les couleurs et tout ce qui me tombait sous la main. Il fallait donner à ce Peter Pan un univers fourmillant et bariolé !

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