Quand on commence à s’intéresser à l’univers passionnant de la littérature jeunesse, on rencontre rapidement un nom, un livre qui nous est présenté comme étant une des œuvres fondamentales du XXe siècle. Cet album majeur, c’est évidemment Max et les Maximonstres (L'école des Loisirs) de Maurice Sendak, sorte de Léviathan dans la production des livres destinés à la jeunesse, bousculant tout sur son passage lors de sa parution en 1963 et modifiant pour toujours la façon de s’adresser aux enfants. Comme le dit Agnès Desarthe qui a traduit Le Maxilivre hommage à Maurice Sendak chez Little Urban, l’auteur est le premier à avoir vu dans les enfants des sortes d’« athlètes émotionnels » capables de passer très rapidement d’une émotion à une autre. Comme dans l’album Loin, très loin, pour la première fois traduit en France chez MeMo, où le jeune Martin aimerait poser une question à sa maman alors que celle-ci est trop occupée avec le nouveau bébé. Alors il part, grimé d’une moustache et coiffé d’un chapeau, créer une sorte d’utopie avec un cheval, un oiseau et un chat. Le projet tournera court et il repartira compter ses voitures en attendant que sa maman se libère. Un bel album, drôle, touchant et qui sonne juste. Parce qu’il y a toujours un monde blotti dans les livres de Sendak, un monde étrange et beau qui entre en résonance avec l’univers des enfants, et ceux qui le sont restés. Et le Maxilivre, écrit par des sommités dans le domaine de la littérature de jeunesse, remet à sa juste place ce génie au caractère si attachant qu’était Maurice Sendak, en rendant hommage à toutes les facettes de son talent.