Danser, rire, chanter… l’art et l’imagination peuvent se jouer de toutes les tyrannies et auront toujours le dernier mot. Des frères Moustache au vieil automate rouillé heureux de danser à nouveau, l’imagination prend le pouvoir. Les consciences s’éveillent, les rêves deviennent réalité… lisons libres !
Abandonné, démonté, éparpillé, Hermès l’automate-danseur est tombé dans les oubliettes de l’art et de l’Opéra de Paris. Heureusement, la jeune Rose le déniche. Et la machine de raconter son histoire dans un long monologue plein d’émotion, adressé à la jeune fille. Rose s’est entichée de son ami mécanique et n’a de cesse de lui donner figure et tournure humaines pour danser un jour avec lui sur la grande scène de l’Opéra. Entre la belle et la bête au cœur tendre, la tendresse, les sentiments fusent. Dans un pas de deux enchanteur et sublime, l’automate et la ballerine subliment leur art. Un véritable conte qui se joue des codes du genre pour les dépasser. Pas besoin de magie et de paillettes pour que le merveilleux et l’art fassent irruption dans la vie. Avec ténacité, Rose va aller jusqu’au bout de son rêve. François Roca nous entraîne dans tous les coins et recoins de l’Opéra de Paris. Entre réalisme et fantasmagorie, ses dessins tissent la frontière ténue qu’entretiennent l’art, la réalité, le rêve, la beauté… Avec un peu d’imagination, Hermès se réveille à la vie et Rose expérimente la liberté d’être et de réaliser. Le duo François Roca et Fred Bernard offre un bel objet, inspiré et plein de grâce. En Birmanie, les frères Moustaches symbolisent la résistance populaire à l’oppression aux côtés de Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix. Alex Cousseau raconte leur histoire avec un texte satirique et militant qui évoque avec des mots simples l’oppression, la torture. En tous lieux et de tous temps, les frères Moustaches constituent la grande fraternité de tous ceux qui s’opposent, disent non, rient, font des cabrioles, se moquent des puissants. Clown, fou du roi, bateleur de foire ou Monsieur tout-le-monde, les frères Moustaches sont partout. Abattez-en un, dix se soulèveront pour résister pacifiquement et faire la nique à « Sa Majesté Guignol 1er, le Général des Cornichons et le Président-Directeur-Galactique ». Un bon mot, une grimace et le rire fuse. Les grands de ce monde n’ont qu’à bien se tenir. Quand on rase une moustache, elle finit toujours par repousser. Les dessins de Charles Dutertre évoquent leur épopée héroïque foisonnante et pleine d’humour dans une grande tapisserie de Bayeux pacifiste, aux tons chauds et à la mise en page imaginative et ludique. Iconoclastes, militants, libres et drôles, les frères Moustaches se jouent des grands, du décorum, des hiérarchies. La mise en mots et en images font de cet album un pied de nez aux tyrans !